Cauchemard

Westchester, anciennement école pour jeune surdoué.

Un manoir empirique, certains diraient que c'est un signe de richesse et de pouvoir, zoomons un peu. Ah les locaux, plusieurs laboratoires, une cour, un jardin, un terrain de basket et une piscine. Loisir et luxe pourrait on penser. Zoomons encore un peu plus.Un béhémot a la fourrure bleue, il porte une blouse blanche et un noeud papillon. Ses épaules sont voûtées et dans son regard on peut y voir une lueur. Celle des causes perdues d'avance. Zoomons encore un peu, a l'adn. Oui le constituant de tout notre être.
On peut y voir le gêne X, celui qui fait qu'un humain devient un mutant. Cadeau, don ou malédiction, il faut en tout cas s'en accommoder. Ses recherches sont un puits sans fond, et s'il pense un moment au but a atteindre, il commence alors a ressentir le vertige, celui qui fait qu'on ne craigne une chute vertigineuse. Qui est il pour ne serait ce que rêver sauver toute une espèce? Tous les scientifiques ayant voulu jouer a Dieu se sont souvent cassés les dents.
Et ses crocs, lui, il y tient, même si ça n'a pas toujours été le cas.
Quelque part dans un laboratoire du manoir Xavier, le professeur MacCoy a fait installer un laboratoire ultra-moderne qu'il utilise lorsqu'il travaille à l'Institut.
C'est l'une de ses retraites préférées juste après la bibliothèque. Il y passe un temps considérable. Il y a toujours des dizaines d'expériences en cours qui bouillonnent, fument, grondent, vrombissent... dans un ballet permanent.
Le laboratoire est parcouru en tous sens de barres fixes auxquelles le mutant aime à se suspendre pour réfléchir, pour se balancer avec aisance d'un coin à l'autre de la pièce en quelques secondes ou pour utiliser simultanément trois de ses quatre mains.
Les pièces qui le composent sont un condensés de tout le matériel que l'on peut rassembler en matière de sciences exactes et naturelles.
Le laboratoire est à une pression inférieure à la pression atmosphérique pour éviter que quoique ce soit en sorte par un courant d'air. Il est composé de murs de 50 cm d'épaisseur, renforcés avec du plomb.

Difficile de faire un inventaire précis : les instruments de dissections ou la verrerie de chimie la plus complexe côtoie des appareillages de pointes tel que des spectromètres de masse, des microscopes électroniques un séquenceur ADN ou un scanners IRM.
Plusieurs salles sont réservées à l'étude des bactéries, virus et autres microbes pathogènes avec une douche de décontamination.
D'autres sont le royaume de la physique newtonienne ou quantique, de la mécanique des fluides et de la thermodynamiques...
La verrerie de chimie y côtoie les caissons stériles des études de bactério-virologie, les pièces en pression négative sont à coté des scanners. Tout ce fatras scientifique à pourtant un thème commun :l'étude de la mutation !

Le colosse à la fourrure sombre travaille là surtout le soir et le laboratoire est plongé dans une obscurité relative, éclairé seulement par les voyants lumineux des machines en fonctionnement qui ronronnent doucement.

Dans le fond de la salle, le visage d'Hank dans l'aura vert de l'écran d'ordinateur sur lequel le scientifique concentre toute son attention. Avec des gestes précis sur la souris, il agence rapidement sur l'écran, depuis des heures, des modèles moléculaires d'une complexité surhumaine et enchaîne des simulations qui ne semblent pas lui donner satisfaction. Son front est baigné de sueur et ses yeux sont fiévreux.

Quelqu'un frappe a la porte du laboratoire...Hank n'arrive pas a savoir qui cela peut bien être. D'habitude pourtant, il savait reconnaître quelqu'un rien qu'a son odeur bien avant que son visiteur ne cogne à sa porte.
Hank se contentera juste de dire ce simple mot : Entrez!

La porte s'ouvre, une silhouette cagoulée relève une arme pourvue d'un silencieux, une seule balle, une qui lui explose la cervelle. Il voit le sang quitter son corps, il voit son corps se couvrir de spasmes, puis il se réveillera en sursaut.
Les machines jouaient leur musique régulière et rassurante qu'il avait appris à aimer. Le front en sueur, il avait encore fait ce même cauchemar, pour la centième fois au minimum.
Comme toujours il se réfugiera alors dans le travail pour effacer ces visions terrifiantes qui ne voulaient rien dire.